Sur la moto du manège.
Le rétroviseur
olivier
"Le beau c’est une amorce, un appât, une rencontre d’une singularité sensible unique, et qui provoque en nous une activité poétique intérieure..."
Jacques Darriulat
En 1790, Emmanuel Kant publie Critique de la faculté de juger. Dans cet ouvrage, la partie sur l’esthétique propose des pensées originales qui marquent une rupture absolue entre l’âge classique et l’âge moderne, définissent une expérience esthétique et un espace de réception de la beauté qui sera celui de tous les hommes jusqu’à la rupture de l’art contemporain, autour des années 1970.
A écouter
Kant distingue le beau du sublime. Alors que l’appel de beaux objets est immédiatement apparent et manifeste, le sublime est associé au mystère et à l’ineffable. Alors qu’une statue grecque ou une jolie fleur est belle, le mouvement des nuages d’orage ou un bâtiment massif sont sublimes : ils sont, en un sens, trop grand pour que notre perception les embrasse totalement. Kant soutient que notre sens du sublime est lié à notre faculté de raison, laquelle contient une idée de totalité. Ainsi, nous nous représentons la totalité des nuages ou du bâtiment, et ainsi jugeons du sublime de ces œuvres. Le sublime n’est ainsi pas dans l’objet perçu, mais dans la raison elle-même. A contrario, le beau réside dans l’objet lui-même.
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