L’univers de l’artiste algérienne Baya est tout imprégné des contes populaires de son enfance. On les retrouve lovés au cœur de ses peintures foisonnantes, où l’oiseau se transforme en serpent, la princesse en rivière… Elle a retranscrit quelques-uns de ces contes.
Venez les découvrir, ainsi que les contes traditionnels qui les ont inspirés, lors de cette saison qui lui est consacrée.
Reportage photo de Zineb
"Quand on peint et quand on tient ses pinceaux entre les mains, on s'évade de tout, on est dans un monde à part et on crée ce que l'on a envie de créer. C'est un parcours un peu solitaine et que jaime C'est un besoin"

Les contes de Baya racontés et fredonnés par Fazia Kerrad dans les cours et jardins de l’artiste peintre. Une promenade vocale et musicale, inspirée des « qaadat » d’antan que Tarik Faroui accompagne de préludes musicaux arabo-andalous.
née Fatma Haddad en 1931, dans l’Algérie de la colonisation française –, celui des contes qu’elle ne se contentait pas de raconter mais de faire revivre au regard de sa propre histoire, est accroché en petits et grands formats tous aussi chatoyants les uns que les autres. Avec elle, découverte toute jeune et par hasard par Aimé Maeght qui l’expose dans sa galerie parisienne en 1947, c’est un pan de l’histoire moderne de l’Algérie qui se dévoile : celui de l’émancipation d’une femme par les arts. Si ce n’est pas la première fois qu’elle est invitée dans un musée français, jamais la sélection n’avait en revanche été aussi vaste, de ses dessins d’adolescente jusqu’aux dernières œuvres des années 1990, en passant par les gouaches des Contes de Baya et un choix de documents inédits. L’exposition donne à voir également l’évolution de sa thématique, des femmes bien sûr, musiciennes, danseuses, mères, toujours épanouies, mais aussi des paysages comme des jardins d’Éden et des natures mortes vivantes peuplées d’oiseaux et d’instruments de musique. Tout cela construit un parcours de vie, celui d’une femme dotée, malgré les épreuves, d’une énergie positive, d’une musulmane croyante à l’écoute de la culture populaire de son pays, et d’un être humain épris de liberté. Elle transcrit cette synthèse dans la joie et l’harmonie. « Dans ses gouaches peuplées de figures féminines évoluant dans des jardins fleuris, on a voulu voir de la naïveté, voire de l’art brut. Elle n’était en fait d’aucune chapelle, elle appartenait à l’universel », explique Claude Lemand, infatigable promoteur des artistes du monde arabe. Avec ses œuvres, elle s’est émancipée de deux systèmes, le colonial français et le patriarcal algérien. Baya est désormais régulièrement aux cimaises des maisons de ventes et y atteint des records. Il est temps qu’elle entre définitivement dans un grand musée d’art moderne.
« Baya, icône de la peinture algérienne.
.Femmes en leur jardin
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Institut du monde arabe, 1, rue des Fossés-Saint-Bernard, place Mohammed-V, Paris Ve,
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